Sur ma table

10 février 2020

j’ai eu l’opportunité de participer à un séminaire à Cannes à propos de la croissance.

Filed under: Non classé — surmatable @ 15 h 34 min

La réunion la plus captivante n’expliquait pas le moyen de la relancer, mais pourquoi la croissance est essentielle. Au cours des derniers siècles, le niveau de vie a augmenté de façon notable – notamment dans cette partie du monde. Les gens remettent donc en cause le fait que nous avons toujours vraiment besoin de croissance. Ils affilient en réalité la « croissance » au consumérisme, le problème des inégalités, à la société de surconsommation, etc. Il y a manifestement illusion. Il est entendu que sans croissance, nous ne serions pas envahis de centres commerciaux, pas plus que d’obésité ou publicité à outrance. Mais il ne faut pas oublier que nous ne pourrions pas non plus jouir de soins de santé, de l’éducation, de congés annuels. C’est grâce à la croissance que nous pouvons aujourd’hui de travailler deux fois moins qu’au début du siècle dernier. C’est aussi la croissance qui a rendu possible que la mortalité infantile n’a jamais baissé à ce point, qu’une infrasctructure autoroutière a été établi, que certains pays peuvent consolider l’éducation, que la redistribution est envisageable grâce aux impôts sur le revenu. La croissance n’est pas une fin, elle offre des possibilités. La croissance n’est donc finalement qu’un levier permettant à des particuliers, des entreprises ou des Etats d’embellir leur sort. La manière de gérer cette croissance et définissent leurs priorités relève alors de leurs choix particulier. Dans certaines régions du monde comme le Qatar, la hausse du produit intérieur brut appuiera sans doute à fabriquer des pistes de ski dans le désert, de luxueux centres commerciaux ou à l’apparition d’un circuit de Formule 1. La Chine profitera immanquablement d’une plus grande croissance pour acheter des terres arables à l’étranger, acheter des vignobles en France, créer un système de sécurité sociale ou faire construire des avions de chasse. Un pays comme la Suède choisira de accroître la couverture sociale, d’introduire une semaine de travail réduite ou de privilégier une meilleure protection de la nature. Aux États-Unis, une amélioration de la richesse sera probablement accordée au département de la sécurité intérieure et à la baisse les impôts. La croissance n’est donc pas en soi un objectif : ce qui prévaut, c’est ce que cette croissance permet à la société. C’est le même principe pour les personnes. Quand l’individu s’enrichit d’un point de vue financier, il lui appartient de effectuer ses propres choix. Certains emploieront cette somme pour se payer plus de produits de consommation ou un plus grand téléviseur, pour partir plus souvent en vacances. D’autres opteront pour leurs enfants et petits-enfants. D’autres encore s’achèteront des produits biologiques plus onéreux, adhéreront à Greenpeace ou protégeront directement les pays défavorisés. Nous pouvons déplorer certains de ces choix. Nous avons peut-être de meilleures idées sur la façon d’user de cette prospérité nouvelle. Mais pour être capable de faire ces choix, la croissance est primordiale. Qu’on parle d’une meilleure éducation, de soins de santé, d’un recul de l’âge de départ à la retraite, de défense, de protection environnementale ou d’une baisse des impôts… Sans croissance, une société n’a pas la possibilité de avancer. Ce séminaire à Dijon a été passionnant de bout en bout.

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