Sur ma table

25 juin 2020

Un double voyage

Filed under: Non classé — surmatable @ 14 h 29 min

C’est incroyable, quand j’y pense. Avant, quand mon employeur me présentait le prochain challenge commercial, j’avais tendance à faire la tête. Au fil des années, j’ai travaillé pour quelques entreprises qui n’y connaissaient décidement rien en management. Dans ces boîtes old school, on nous demandait de nous surpasser mais donnait très peu en échange. Et se donner à fond durant des semaines pour remporter un panier garni, ça peut être assez blessant. La société pour laquelle je travaille aujourd’hui a heureusement être un peu mieux formée au management. Lorsqu’elle présente un challenge commercial, la récompense est à la hauteur de l’effort exigé. Et ça, ça change tout. Du coup, c’est avec plaisir que j’accueille le prochain incentive, et je me donne à 200 %. C’est comme ça que, l’année dernière, j’ai déjà remporté un iPad, des coffrets cadeaux, des places VIP pour des matchs de foot… Si je me réjouissais déjà de ces avantages, le mois dernier, j’ai cependant remporté le pompon : un voyage de 4 jours aux Baléares ! Pourtant, au départ, je dois avouer que je n’étais pas vraiment enthousiaste à cette idée. Si j’avais eu le choix’aurais préféré effectuer ce voyage avec ma femme. Parce que c’était un voyage entre collègues, bien entendu. Le postulat me gênait un peu. Un voyage entre collègues, ce n’est pas vraiment du boulot, mais c’est quand même loin d’être des vacances. J’imagine que c’est la même chose en ce qui vous concerne : on ne se comporte pas au travail comme on se comporte chez soi. Il y a un rôle à jouer, celui du gars qui se lâche parce que c’est ce qu’il est supposé faire, mais tout en prenant attention à ses faits et gestes, parce que ses collaborateurs sont à portée d’oreilles. Enfin, ça, c’est ce que je pensais. Parce qu’une fois sur place, j’ai surtout pris conscience qu’un trip entre collègues, parfois, ça permet tout autant d’être naturel. Quoique d’un naturel un peu différent de celui qu’on a avec sa femme. J’ai eu mal au crâne durant ce voyage, mais de temps à autre, ça fait tout de même un bien fou. Je craignais que les activités prévues sur place soient une compilation d’activités faussement authentiques. Vous avez déjà sans doute vécu ce genre de choses : vous vous retrouvez dans une activité où vous avez l’impression d’être dans un usine à gaz du tourisme. J’ai déjà vécu ce genre de moment lors voyages, et ça ne m’a vraiment pas plu. Mais ma société a, cette fois encore, tiré son épingle du jeu : elle a fait appel à une agence événementielle qui a tout organisé d’un bout à l’autre, et nous a proposé un voyage vraiment authentique. Si le programme s’est avéré un peu chargé (nous sommes rentrés plus fatigués), ça a été un vrai plaisir : nous n’avons pas eu droit à un séjour touristique (le colon blanc parmi les indigènes), mais d’un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et entre collègues. Je craignais surtout que les activités qu’on nous propose sur place soient atterrantes. Vous savez, comme ces chasses au trésor où l’on a l’impression de revenir en centre aéré. La direction a fait d’une pierre deux coups, sur ce coup-là : elle a non seulement fait plaisir à les employés en leur offrant ce voyage, mais a surtout contribué à améliorer la communication entre ces derniers. Depuis ce voyage, je me dis que je suis finalement arrivé à destination. Pendant une longue période, j’ai changé de boîte comme de chemise. Alors qu’aujourd’hui, je me surprends à ne même plus ailleurs. Et vous savez quoi ? Ca change la vie, de défaire ses bagages.

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